Amis du jardin : les petits auxiliaires
Au jardin, tout a une place dans la chaîne alimentaire. C’est à nous les jardiniers de favoriser, par des gestes simples, la présence des animaux auxiliaires.
De nombreux animaux ont une action bénéfique pour le jardin. En se nourrissant d’insectes ou de rongeurs, ils évitent ou limitent les ravages dans les cultures. Ces aides-bénévoles sont appelés des auxiliaires. Ces auxiliaires régulent donc les populations d’indésirables en participant à l’accroissement de la production fruitière ou en stimulant la vigueur des plantes.
Les insectes pollinisateurs aident à la fécondation des fleurs en butinant.
Les insectes pollinisateurs appartiennent principalement à 4 grands ordres :
Les lépidoptères : ce sont les papillons. Les papillons de nuit et les papillons de jour se nourrissent généralement du nectar des fleurs.
Les hyménoptères : regroupe de nombreux pollinisateurs comme les abeilles (abeilles domestiques, abeilles sauvages : on les oublie souvent, mais ces dernières jouent un rôle essentiel dans la reproduction des plantes), les guêpes, les bourdons, ou les fourmis.
Photo d’abeille, guêpe et bourdon
Les diptères : les mouches, mais aussi les syrphes et les bombyles font partie de cet ordre. Ces insectes se nourrissent de pollen et de nectar. Souvent de petite taille, ils pollinisent les petites fleurs, délaissées par les insectes de plus grande taille qui sont attirés par des fleurs plus imposantes.
Syrphe adulte
Les syrphes, petites mouches de 8 à 10 mm de long, ressemblent à des guêpes au corps doré strié de noir. On les repère grâce à leur vol très rapide en zigzag. Les larves sont de petits asticots aplatis qui rampent sur les plantes à la recherche des colonies de pucerons. Très voraces, elles peuvent en dévorer de 400 à 700 au cours de leur existence d’environ dix jours.
Ces mouches imitent souvent les formes et les couleurs vives de certaines espèces d’hyménoptères. On les rencontre souvent en été sur les fleurs, principalement les ombellifères, recherchant le nectar dont elles se nourrissent et contribuant ainsi à leur pollinisation. Les larves se nourrissent de déchets, de bulbes de fleurs, de pucerons ou de larves d’autres insectes selon les espèces.
Les larves de syrphe sont des organismes auxiliaires intéressants en protection des cultures. Ce sont des agents de lutte biologique efficaces contre les pucerons notamment. Les larves peuvent consommer des centaines de pucerons en quelques jours.
Les coléoptères : ce sont tous les insectes « à carapace », type scarabées, gendarmes ou coccinelles. Parmi les coléoptères pollinisateurs, citons la cétoine dorée (dont la larve est très fréquente dans les bacs à compost), mais aussi la trichie commune ou encore l’oedemere noble, que l’on aperçoit très souvent sur les fleurs.
Photo de Oedemere noble et de Trichy commune
La cétoine dorée est un petit insecte de l’ordre des Coléoptères très commun au jardin. On la reconnaît facilement à sa carapace verte métallisée, aux reflets dorés. D’allure assez pataude, ce bel insecte aime visiter les fleurs : vous le verrez souvent au milieu des étamines.
Les cétoines dorées sont d’autant plus nombreuses dans un jardin ou un tas de compost y est présent, ainsi elles trouvent un environnement idéal pour se reproduire. On trouve aussi les larves de cétoine dorée dans les litières de feuilles mortes, dans le bois mort, ou dans les paillis.
Les vers de terre
Ils aèrent la terre et absorbent également la matière organique (notamment les champignons microscopiques qui abondent dans les sols) et empêchent ainsi le développement de nombreuses affections racinaires.
Ils participent à la minéralisation et l’humification du sol en décomposant la matière organique, favorisant la biodisponibilité des nutriments pour les plantes et les micro-organismes. Ils sont considérés comme des espèces clés.
Les vers de terre rendent le sol fertile
Les vers de terre sont les architectes des sols fertiles, et on les appelle aussi les ingénieurs du sol. Leur influence est très variable. Ils déposent de grandes quantités (ordre de grandeur : de 40 à 100 tonnes par hectare et par année) de déjections dans la terre (env. 40 %) et à la surface du sol (env. 60 %).
Les vers de terre aèrent le sol
Les galeries creusées par les vers de terre assurent une bonne aération du sol et augmentent la proportion de pores grossiers.
Les vers de terre augmentent la capacité du sol à absorber l’eau
Les galeries stables et verticales des anécides (lombric p. ex.) améliorent particulièrement nettement l’absorption, le stockage, l’infiltration et le drainage de l’eau dans le sol, ce qui contribue fortement à empêcher le ruissellement et l’érosion. On trouve dans les sols non labourés jusqu’à 150 tubes au m2, ce qui représente 900 mètres de galeries par m2 sur 1 mètre de profondeur. Ces galeries verticales stabilisées par le mucus excrété par les vers de terre peuvent atteindre 3 mètres de profondeur dans les sols profonds sur lœss, et même 6 mètres dans les terres noires.
Les vers de terre décomposent les débris végétaux morts
Dans les champs, les vers de terre incorporent dans le sol jusqu’à 6 tonnes de matière organique morte par hectare et par année, et dans les forêts ils travaillent jusqu’à neuf tonnes de feuilles mortes par hectare et par année.
Le crapaud a une réputation de gros mangeur de limaces lors de ses sorties nocturnes.
Que mangent les crapauds ?
Les crapauds sont des auxiliaires de l’agriculture. Cela signifie qu’ils sont utiles dans les champs comme dans les jardins. Dès qu’ils ont atteint l’âge adulte, ils se nourrissent de :
- limaces,
- araignées,
- insectes,
- mollusques,
- lombrics,
- plus rarement de petites grenouilles.
Un abri pour crapaud dans son jardin
Si vous souhaitez bénéficier de l’aide d’un crapaud pour lutter contre les nuisibles, les limaces et les araignées par exemple, construisez-lui un habitat afin qu’il se sente bien dans votre jardin.
Sachez qu’il aime les petits coins humides et obscurs dans lesquels il s’abrite durant la journée. Pour lui confectionner un abri, vous pouvez utiliser : quelques grosses pierres ; des plaques d’écorces ; un pot de préférence en grès qu’il suffit de retourner ; de petites planches en bois non traité.
Choisissez la solution qui vous convient le mieux et aménagez un abri pour crapaud en laissant une ouverture d’environ 5 cm. Le crapaud pourra ainsi aller et venir à sa guise et remplir à merveille son rôle d’insecticide naturel dans votre jardin.
Bon à savoir : le crapaud est un fervent défenseur des salades, en jouant un rôle capital dans la régulation des invertébrés friands de ces feuilles vertes : limaces, vers de terre, chenilles, etc.
Les coccinelles
Elles dévorent d’innombrables indésirables du jardin comme les pucerons, les cochenilles (petits insectes parasites, piqueurs et suceurs de sève) ou les acariens.
Comment attirer les coccinelles dans votre jardin ?
Pour attirer les coccinelles dans le jardin, la technique consiste à supprimer l’utilisation des pesticides. Ensuite, il est conseillé de privilégier une flore riche et naturelle dans le jardin.
Les haricots et la capucine font partie de leurs plantes préférées. En les cultivant dans votre jardin, vous êtes certain d’attirer les jolis insectes rouges à pois noirs. Il est également recommandé de planter certaines espèces de fleurs comme l’absinthe, la bourrache, la centaurée ou l’anthémis ; les coccinelles en raffolent. Si toutefois vous souhaitez gagner du temps, il est possible d’acheter des larves de coccinelles (photo) ou des coccinelles adultes, soit sur internet, soit dans les magasins de jardinage.
Les grenouilles capturent au vol quantité d’insectes.
La grenouille, une fois adulte, devient carnivore : insectes de toutes sortes (mouches, papillons, libellules…) chenilles, vers et autres mollusques sont leur menu quotidien. Ce sont donc de précieux auxiliaires du jardin qui agissent surtout la nuit.
Si vous souhaitez attirer des grenouilles, il est impératif d’avoir des zones humides ou au moins des lieux frais comme des tas de pierres, de tuiles ou de planches. Les engrais verts et les hautes herbes constituent également des couverts très appréciés par les grenouilles. Mais pour qu’elles se reproduisent, les grenouilles devront avoir un point d’eau : si vous n’avez pas de mare naturelle, vous pouvez en aménager une sans poissons qui mangeraient les têtards, et avec une pente douce pour faciliter l’accès des batraciens. Attention, il est interdit de déplacer ces bestioles donc vous devrez attendre qu’ils viennent s’y installer !
Rassurez-vous, votre mare ne sera pas source d’invasion de moustiques, car les têtards se nourriront de leurs larves sans leur laisser le temps de se développer.
Le troglodyte mignon (petit oiseau insectivore) fait son nid dans les haies. Il nourrit ses petits avec une grande quantité de larves d’insectes